J’ai eu l’immense honneur d’organiser et d’animer une table ronde au 7 eme congrès européen d’ORL (CE ORL-HNS) à Dublin (15 – 19 juin 2024) sur la chirurgie du voile du palais dans le cadre du syndrome d’apnée du sommeil.
Plusieurs invités de marque étaient autour e la table : Pr Ewa Olszewska (Bialystok, Poland), Dr Marina Carrasco (Valencia, Spain), Prof Thorbjorn Holmlund (Umea, Sweeden) et Dr Giovanni Cammaroto (Forli, Italy).
D’autres experts ORL en chirurgie du sommeil étaient également présents dans la salle comme Prof Joachim Maurer (Mannheim, Germany), Prof Maria Suurna (Miami, USA) ou le Prof Olivier Vandervecken (Anvers, Belgium), Prof Clemens Heiser ou dr Uri Alkan (Tel Aviv, Israel) et beaucoup d’autres. La salle était pleine.
Nous avons abordé plusieurs sujets.
Les points suivants permettent de résumer 1 h30 d’exposés et de discussions, notamment de cas cliniques intéressants :
La chirurgie ORL des tissus mous (et notamment du voile du palais) a sa place dans la prise en charge des patients présentant un syndrome d’apnée du sommeil à condition de
1/ Bien connaitre l’anatomie du voile du palais et les différents muscles qui le composent ainsi que l’encadrement osseux
2/ Réaliser une évaluation rigoureuse par
*examen clinique,
*endoscopie de sommeil pour éliminer les mauvais cas de chirurgie
*radiologie pour évaluer les structures osseuses notamment maxillaire dans la dimension transversale et mandibulaire dans la dimension antéropostérieure
Et dans le futur
*Analyse des sons émis pendant le sommeil,
*Etude de la forme des courbes respiratoires lors des hypopnées sur les tracés respiratoires d‘enregistrement pendant le sommeil
*Etude des tests de pression critique de fermeture pharyngée par PPC
afin de déterminer qui est un bon et un mauvais candidat à la chirurgie et en particulier à la chirurgie du voile du palais.
3/ Connaitre et savoir proposer les différentes techniques chirurgicales du voile du palais avec la classique UPPP (uvulopalatopharyngoplastie) en net recul par rapport à d’autres techniques maintenant bien connues (Relocation pharyngoplasty , Anterior palatoplasty, Lateral expansion pharyngoplasty, couplé ou pas à la technique de Barbed reposition pharyngoplasty)
4/ Connaitre les résultats des différentes techniques avec des taux de succès variables (59,5% à 86%) et des effets secondaires qui ont tendance à diminuer par rapport aux séries d’il y a plus de 10 avec des techniques d’UPPP autrefois tres agressives.
5/ Savoir que les résultats des chirurgies suivent une certaine logique mais que nous n’avons pas en tant que chirurgien toutes les logiques primaires ou secondaires (on touche à une structure, on modifie la dynamique des fluides puis la réaction des autres structures peut être différente)/lois qui nous permettent d’avoir toujours un succès.
6/ Le succès se définit au départ avec le patient. Il ne se limite pas à la guérison du patient. Parfois, il faut rester modeste et la chirurgie est effectuée pour aider d’autres traitement à être (plus) efficace et/ou bien (ou mieux) tolérée.
Bien d’autres sujets ont été abordés lors de ce congrès ORL généraliste regroupant tous les spécialistes ORL Européens ou Américains et peuvent être consultés sur le site de la CE ORL-HNS